Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/321

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de joie, au lieu d’ouvrir, elle rentre en courant et annonce que Pierre est là. On la traite de folle. Elle jure qu’elle dit vrai. « C’est son ange, » disent quelques-uns. On entend frapper à plusieurs reprises ; c’était bien lui. L’allégresse fut infinie. Pierre fit sur-le-champ annoncer sa délivrance à Jacques, frère du Seigneur, et aux autres fidèles. On crut que c’était l’ange de Dieu qui était entré dans la prison de l’apôtre, et avait fait tomber les chaînes et les verrous. Pierre racontait, en effet, que tout cela s’était passé pendant qu’il était dans une espèce d’extase ; qu’après avoir passé la première et la deuxième garde et franchi la porte de fer qui donnait sur la ville, l’ange l’accompagna encore l’espace d’une rue, puis le quitta ; qu’alors il revint à lui et reconnut la main de Dieu, qui avait envoyé un messager céleste pour le délivrer[1].

Agrippa survécut peu à ces violences[2]. Dans le courant de l’année 44, il alla à Césarée pour célébrer des jeux en l’honneur de Claude. Le concours fut extraordinaire ; les gens de Tyr et de Sidon, qui avaient des difficultés avec lui, y vinrent pour lui

  1. Act., xii, 9-11. Le récit des Actes est tellement vif et juste, qu’il est difficile d’y trouver place pour une élaboration légendaire prolongée.
  2. Jos., Ant., XIX, viii, 2 : Act., xii, 18-23.