Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/41

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formellement tout voyage entre Act., ix, 26 et Act., xv, 2. Nierait-on, contre toute raison, l’identité du voyage raconté Gal., ii, 1 et suiv., avec le voyage raconté Act., xv, 2 et suiv., on n’obtiendrait pas une moindre contradiction. « Trois ans après ma conversion, dit saint Paul, je montai à Jérusalem, pour faire la connaissance de Céphas, Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem… » On a pu douter si le point de départ de ces quatorze ans est la conversion, ou le voyage qui l’a suivi à trois ans d’intervalle. Prenons la première hypothèse, qui est la plus favorable à celui qui veut défendre le récit des Actes, il y aurait donc onze ans, au moins, d’après saint Paul, entre son premier et son second voyage à Jérusalem ; or, sûrement, il n’y a pas onze ans entre ce qui est raconté Act., ix, 26 et suiv. et ce qui est rapporté Act., xi, 30. Et le soutiendrait-on contre toute vraisemblance, on tomberait dans une autre impossibilité. En effet, ce qui est rapporté Act., xi, 30, est contemporain de la mort de Jacques, fils de Zébédée [1], laquelle nous fournit la seule date fixe des Actes des Apôtres, puisqu’elle précéda de très-peu de temps la mort d’Hérode Agrippa Ier, arrivée l’an 44[2].

  1. Act., xii, 1.
  2. Jos., Ant., XIX, viii, 2 ; B. J., II, xii, 6.