Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/143

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vie apostolique[1]. Quelques circonstances redoublèrent la vivacité de ces souvenirs. Il semble que, durant son séjour en Galatie, l’apôtre fut sujet aux accès de faiblesse ou de maladie qui l’atteignaient fréquemment. Les soins, les égards des fidèles prosélytes lui allèrent au cœur[2]. Les persécutions qu’ils eurent à souffrir ensemble[3] achevèrent de créer entre eux un lien profond. Ce petit centre lycaonien eut de la sorte beaucoup d’importance : saint Paul aimait à y revenir comme à sa première création ; c’est de là qu’il tira plus tard deux de ses plus fidèles compagnons, Timothée et Caïus[4].

Il y avait quatre ou cinq ans qu’il s’absorbait ainsi dans un cercle assez limité. Il songeait moins alors à ces grandes courses rapides qui, sur la fin de sa vie, devinrent pour lui une sorte de passion, qu’à fonder solidement des Églises qui pussent lui servir de point d’appui. On ne sait si pendant ce temps il eut des relations avec l’Église d’Antioche, dont il avait reçu sa mission. Le désir de revoir cette Église mère s’éveilla en lui. Il résolut d’y faire un voyage, et suivit à l’inverse l’itinéraire qu’il avait

  1. Gal., iv, 14-15, etc.
  2. Gal., iv, 13-14.
  3. Gal., iii, 4.
  4. Act., xvi, 1-2 ; xx, 4.