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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/197

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l’empire, exerça deux ou trois fois une influence de premier ordre sur les affaires publiques, eut même, au grand dépit des Romains, sa statue sur le forum[1] ; mais ceux-là n’étaient plus de bons juifs. Les Hérodes, quoique pratiquant leur culte à Rome avec fracas[2], étaient loin aussi, ne fût-ce que par leurs relations avec les païens, d’être de vrais israélites. Les pauvres restés fidèles tenaient ces mondains pour des renégats ; de même que nous voyons, de nos jours, les juifs polonais ou hongrois traiter avec sévérité les israélites français haut placés qui abandonnent la synagogue et font élever leurs enfants dans le protestantisme, pour les tirer d’un cercle trop étroit.

Un monde d’idées s’agitait ainsi sur le quai vulgaire où s’entassaient les marchandises du monde entier ; mais tout cela se perdait dans le tumulte d’une ville grande comme Londres et Paris[3]. Sûrement, les orgueilleux patriciens qui, en leurs promenades sur

  1. Voir les Apôtres, p. 252. M. Renier pense que c’est de Tibère Alexandre qu’il est question dans Juvénal, i, 129-131 : arabarches pour alabarches. Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXVI, 1re part., p. 294 et suiv.
  2. Perse, v, 179 et suiv. Il s’agit là de la hanucca.
  3. Platner et Bunsen, Beschreibung der Stadt Rom, I, p. 183-185. Les excavations récemment exécutées près de l’agger de Servius Tullius prouvent une agglomération de population vraiment incroyable.