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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/277

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fesseur, malgré plus d’un abus, fut une de ses créations[1]. Cette jeunesse dorée savait parfois se souvenir des beaux discours de ses maîtres[2]. Elle était républicaine comme toute jeunesse : elle vola sur l’appel de Brutus ; elle se fit tuer à Philippes[3]. Le jour s’usait à déclamer sur le tyrannicide et la liberté, à célébrer la noble mort de Caton, à faire l’éloge de Brutus.

La population était toujours vive, spirituelle, curieuse. Chacun passait sa vie en plein air, en contact perpétuel avec le reste du monde, au sein d’un air léger, sous un ciel plein de sourires. Les étrangers, nombreux et avides de savoir, entretenaient une grande activité d’esprit. La publicité, le journalisme du monde antique, s’il est permis de se servir d’une telle expression, avait son centre à Athènes. La ville n’étant pas devenue commerçante, tout le monde n’avait qu’un souci, c’était d’apprendre des nouvelles, de se tenir au courant de ce qui se disait et se faisait dans l’univers[4]. Il est bien remarquable que le

  1. Cic., Ad fam., XVI, 21. Se rappeler le rôle de Polybe dans la société romaine de son temps.
  2. Par exemple, Cicéron fils. Voir Brut. ad Cic., II, 3.
  3. Plutarque, Vie de Brutus, 24 ; Horace, Carm., II, vii, 9-10 Epist., II, ii, 46 et suiv. ; Brut. ad Cic., II, 3.
  4. Act., xvii, 21. Comp. Démosth., I Phil., 4 ; XI Phil. (in