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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/323

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sans se soucier des innombrables répétitions de mots et d’idées qu’elle contenait. Avec sa merveilleuse chaleur d’àme, Paul a une singulière pauvreté d’expression. Un mot l’obsède[1], il le ramène dans une page à tout propos. Ce n’est pas de la stérilité ; c’est de la contention d’esprit et une complète insouciance de la correction du style. Pour éviter les fraudes nombreuses auxquelles donnaient lieu les passions du temps, l’autorité de l’apôtre et les conditions matérielles de l’épistolographie antique[2], Paul avait coutume d’envoyer aux Églises un spécimen de son écriture, qui était facilement reconnaissable[3] ; après quoi, il lui suffisait, selon un usage alors général, de mettre à la fin de ses lettres quelques mots de sa main pour en garantir l’authenticité[4].

    d’une lettre de Paul, voir Papyrus grecs du Louvre et de la Bibl. imp., dans les Notices et extraits, t. XVIII, 2e partie, pl. vi et suiv., ou pl. xvii, ou pl. xxii (pap. 18 bis), ou pl. xlvi, ou pl. lii.

  1. Par exemple, καυχάομαι et ses dérivés, dans les deux épîtres aux Corinthiens.
  2. II Thess., ii, 2 ; Denys de Cor., dans Eus., H. E., IV, 23.
  3. Gal., vi, 11.
  4. II Thess., iii, 17 ; I Cor., xvi, 21 ; Col., iv, 18. Comp. Gal., vi, 11. Cf. Cic., Ad Att., VIII, 1 ; Suétone, Tib., 21, 32 ; Dion Cassius, LVIII, 11 ; Cavedoni, Le salut. delle Epist. di S. Paolo (extrait du t. XVII de la 3e série des Mem. di relig., etc., imprimés à Modène), p. 12 et suiv.