Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/338

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prier, à faire le bien[1]. Une immense espérance donnait à ces préceptes de religion pure l’efficacité qu’ils n’ont jamais eue par eux-mêmes. Le rêve qui avait été l’âme du mouvement d’idées provoqué par Jésus continuait encore d’être le dogme fondamental du christianisme : tout le monde croyait à l’avènement prochain du royaume de Dieu, à la manifestation inopinée d’une grande gloire, au milieu de laquelle le Fils de Dieu apparaîtrait. L’idée qu’on se faisait de ce merveilleux phénomène était la même que du temps de Jésus. « Une grande colère », c’est-à-dire une catastrophe terrible, est près de venir ; cette catastrophe frappera tous ceux que Jésus n’aura pas délivrés. Jésus se montrera dans le ciel, en « roi de gloire[2] », entouré d’anges[3]. Alors aura lieu le jugement. Les saints, les persécutés iront se ranger d’eux-mêmes autour de Jésus pour goûter avec lui un éternel repos. Les incrédules qui les ont persécutés (les juifs surtout) seront la proie du feu. Leur punition sera une mort éternelle ; chassés de devant la face de Jésus, ils seront entraînés dans l’abîme de la destruction. Un feu destructeur, en

  1. I Thess., i, 9 ; v, 15 et suiv.
  2. I Cor., ii, 8 ; Jac., ii, 1.
  3. I Thess., i, 10 ; ii, 12, 16 ; iii, 13 ; v, 23 ; II Thess., i, 5 et suiv. ; ii, 1 et suiv.