Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/372

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nesse[1], donnant ainsi le premier exemple d’apôtre marié, exemple que les missionnaires protestants devaient suivre plus tard. Jean-Marc paraît toujours aussi comme son disciple, son compagnon et son interprète[2], circonstance qui fait supposer que le premier des apôtres ne savait pas le grec : Pierre avait en quelque sorte adopté Jean-Marc et le traitait comme son fils[3].

Le détail des pérégrinations de Pierre nous est inconnu. Ce qu’on en raconta plus tard[4] est en grande partie fabuleux. Nous savons seulement que la vie de l’apôtre de la circoncision fut, comme celle de l’apôtre des gentils, une série d’épreuves[5]. On peut croire aussi que l’itinéraire qui sert de base aux Actes fabuleux de Pierre, itinéraire qui conduit l’apôtre de Jérusalem à Césarée, de Césarée, le long

  1. I Cor., ix, 5 ; Clém. d’Alex., Strom., VII, 11 ; Eus., H. E., III, 30.
  2. Papias, dans Eus., H. E., III, 39 ; Irénée, Adv. hær., III, i, 1 ; x, 6 ; Clément d’Alex., cité par Eus., H. E., II, 15 ; Tertullien, Adv. Marc., IV, 5.
  3. I Petri, v, 13. Si, comme on l’a supposé, le παροξυσμός de Act., xv, 39, répond à l’incident rapporté Gal., ii, 11 et suiv., il deviendrait d’autant plus naturel d’admettre que Pierre avait avec lui Jean-Marc à Antioche. C’est à Antioche d’ailleurs qu’un ἑρμηνευτής devait lui être le plus nécessaire.
  4. Homélies ou Récognitions pseudo-clémentines.
  5. Clém. Rom., I ad Cor., 5.