Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/441

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danger si grave qu’il compare la position où il se trouva ce jour-là à celle d’un homme exposé aux bêtes[1] ; peut-être l’incident se passa-t-il au théâtre[2], ce qui rendrait cette expression tout à fait juste. Aquila et Priscille le sauvèrent et risquèrent leur tête pour lui[3].

L’apôtre oubliait tout, cependant, car la parole de Dieu fructifiait. Toute la partie occidentale de l’Asie Mineure, surtout les bassins du Méandre et de l’Hermus, se couvrirent d’Églises vers ce temps, et sans doute Paul en fut d’une manière plus ou moins directe le fondateur. Smyrne, Pergame, Thyatires, Sardes, Philadelphie[4], probablement Tralles[5], reçurent ainsi les germes de la foi[6]. Ces villes avaient

  1. I Cor., xv, 32 (sur le sens de θηριομαχεῖν, comp. Ignace, Epist. ad Rom., 5 ; Hebr., x, 33 ; II Tim., iv, 17) ; xvi, 4, 7 ; II Cor., i, 8 et suiv. Le Pseudo-Héraclite (lettre vii, lignes 50, 58-60, Bernays), qui écrivait vers ce temps, présente aussi les Éphésiens comme des bêtes : ἐξ ἀνθρώπων θηρία γεγονότες.
  2. Comme l’incident Act., xix, 23 et suiv. On ne peut cependant identifier l’incident I Cor., xv, 32, et xvi, 9, avec l’incident Act., xix, 23 et suiv., celui-ci étant des derniers jours que saint Paul passa à Éphèse, et saint Paul n’y ayant pas payé de sa personne.
  3. Rom., xvi, 4.
  4. I Cor., xvi, 19 ; Act., xix, 26 ; Apoc., i, 4, 11.
  5. Épître supposée de saint Ignace aux Tralliens.
  6. Toutes ces villes, excepté Sardes, sont encore aujourd’hui des villes plus ou moins considérables.