Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/455

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Apollonius de Tyane eut, dit-on, des temples chez ces populations naïves ; l’idée de dieux revêtus de forme humaine leur paraissait toute naturelle. Ce qui nous reste de la vieille Phrygie respire souvent quelque chose de religieux, de moral, de profond, d’analogue au christianisme[1]. De bons ouvriers, près de Cotiée, font un vœu « aux dieux saints et justes[2] » ; non loin de là, un autre vœu est adressé « au Dieu saint et juste[3] ». Telle épitaphe en vers de cette province, morceau peu classique, incorrect et mou de forme, semble empreinte d’un sentiment tout moderne, d’une sorte de romantisme touchant[4]. Le pays lui-même diffère beaucoup du reste de l’Asie. Il est triste, austère, sombre, portant l’empreinte profonde de vieilles catastrophes géologiques, brûlé ou plutôt incinéré, et agité par des tremblements de terre fréquents[5].

Le Pont et la Cappadoce entendirent vers le même

  1. Perrot, Explor. de la Gal., p. 118.
  2. Corpus inscr. gr., no 3830.
  3. Θεῷ ὁσίῷ καὶ δικαίῳ, Le Bas ( Waddington), Inscr., III, no 1670.
  4. Inscr. no 3847 n du Corpus, 1022 de Le Bas (III) ; inscr. no 3857 m du Corpus, 775 de Le Bas, p. 125 de Perrot ; inscr. no 3857 u du Corpus, no 779 de Le Bas ; inscript. no 3827 hh du Corpus, 806 de Le Bas ; inscr. no 3827 u du Corp., 816 de Le Bas.
  5. Strabon, XII, viii, 18 ; XIII, iv, 11.