Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/530

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blaient le poursuivre. Au moins dans les premiers jours après son arrivée, il n’eut aucun repos. Sa vie était une lutte continuelle ; les plus graves appréhensions l’obsédaient[1]. Ces soucis et ces afflictions ne venaient sûrement pas des Églises de Macédoine. Il n’y avait pas d’Églises plus parfaites, plus généreuses, plus dévouées à l’apôtre ; nulle part, il n’avait rencontré tant de cœur, de noblesse et de simplicité[2]. Il s’y trouvait bien quelques mauvais chrétiens, sensuels, attachés à la terre, sur le compte desquels l’apôtre s’exprimait avec beaucoup de vivacité[3], les appelant « ennemis de la croix de Jésus, gens qui n’ont d’autre dieu que leur ventre, qui mettent leur gloire en ce qui devrait faire leur honte », et auxquels il dénonçait la ruine éternelle ; mais il est douteux qu’ils appartinssent au troupeau même de l’apôtre. C’est du côté de l’Église de Corinthe que venaient ses grandes inquiétudes. Il craignait de plus en plus que sa lettre n’eut aigri les indifférents et armé ses ennemis.

Titus le rejoignit enfin, et le consola de tous ses chagrins[4]. Il apportait, en somme, de bonnes nou-

  1. II Cor., i, 4 et suiv. ; vii, 4-5.
  2. Ibid., viii, 1 et suiv.
  3. Phil., iii, 18-19.
  4. II Cor., vii, 6 et suiv.