Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Paul comparut-il devant Néron ou, pour mieux dire, devant le conseil auquel ressortissait son appel[1] ? Cela est presque certain[2]. Des renseignements, d’une valeur douteuse, il est vrai, nous parlent d’une « première défense », où personne ne l’assista, et d’où, fort de la grâce qui le soutenait, il sortit à son avantage, si bien qu’il se comparait à un homme qui a été sauvé d’entre les dents d’un lion[3]. Il est très-probable que son affaire se termina, au bout de deux ans de prison à Rome[4] (commencement de l’an 63), par un acquittement[5]. On ne voit pas quel intérêt aurait eu l’autorité romaine à le condamner pour une querelle de secte, qui la touchait peu. De solides

  1. Dion Cassius, LIII, 22.
  2. L’auteur des Actes, en effet, savait ce qu’il en fut. Il n’eût pas mis dans la bouche de Paul, Act., xxiii, 11, et xxvii, 24, une prophétie qu’il eût su ne pas s’être réalisée. Μαρτυρῆσαι, dans le premier de ces passages, désigne un témoignage public et solennel, à cause du parallélisme avec le premier membre du verset. Μαρτυρήσας ἐπὶ τῶν ἡγουμένων (Clem. Rom., Ad Cor. I, ch. 5 ; comp. Luc, xxi, 12) paraît se rapporter à la comparution devant le conseil de Néron. Cf. I Petri, ii, 13 et suiv.
  3. II Tim., iv, 16-17, en observant que, quand Paul est censé écrire cette épître, il est toujours prisonnier (i, 8, etc.).
  4. Act., xxviii, 30.
  5. Act., xxviii, 31, serait bien singulier, si la prison de Paul se termina par une exécution. On peut dire, d’un autre côté, que, si Paul eût été acquitté, l’auteur des Actes, toujours désireux de