Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/185

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la beauté cachée du cœur, le charme impérissable d’un esprit tranquille et doux ; telle est la vraie richesse devant Dieu. C’est ainsi qu’autrefois se paraient les saintes femmes, espérant en Dieu et soumises à leur mari ; c’est ainsi que Sara, dont vous êtes devenues les bonnes filles,… obéissait à Abraham, l’appelant « son seigneur ». — Et vous, hommes, de votre côté, traitez les femmes comme un être plus éclairé doit traiter un être plus faible ; respectez-les comme les cohéritières de la grâce de vie. Enfin, soyez tous pleins de concorde, de sympathie, de fraternité, de miséricorde, d’humilité, ne rendant pas le mal pour le mal, l’outrage pour l’outrage, au contraire toujours bénissant… Qui pourra vous faire du mal, si vous ne cherchez que le bien ? Et si vous souffrez quelque chose pour la justice, félicitez-vous-en[1] !

L’espérance du royaume de Dieu, avouée par les chrétiens, donnait lieu à des malentendus[2]. Les païens s’imaginaient qu’ils parlaient d’une révolution politique sur le point de s’accomplir.

Ayez une apologie toujours prête pour ceux qui vous demandent des explications sur vos espérances ; mais faites cette apologie avec douceur et timidité, forts de votre bonne conscience, afin que ceux qui calomnient la vie honnête que vous menez en Christ rougissent de leurs injures ; car il vaut mieux souffrir en faisant le bien (si telle est la volonté

  1. I Petri, iii, et suiv.
  2. Cf. Hégésippe, dans Eus., H. E., III, 20.