CHAPITRE VI.
La manie furieuse de Néron était arrivée à son paroxysme. C’était la plus horrible aventure que le monde eût jamais courue. L’absolue nécessité des temps avait tout livré à un seul, à l’héritier du grand nom légendaire de César ; un autre régime était impossible, et les provinces, d’ordinaire, se trouvaient assez bien de celui-ci ; mais il recélait un immense danger. Quand le césar perdait l’esprit, quand toutes les artères de sa pauvre tête, troublée par un pouvoir inouï, éclataient en même temps, alors c’étaient des folies sans nom. On était livré à un monstre. Nul moyen de le chasser ; sa garde, composée de Germains, qui avait tout à perdre s’il tombait, s’acharnait autour de lui ; la bête acculée se baugeait et se défendait avec rage. Pour Néron, ce fut quelque chose à la fois d’épouvantable et de