Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/21

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de faire prendre patience aux fidèles que lassaient les longs retards de la réapparition du Christ, prouve en un sens l’authenticité de la Iª Petri. Car, pour être apocryphe, la IIª Petri est un écrit assez ancien ; or l’auteur de la IIª Petri croyait bien que la Iª Petri était l’œuvre de Pierre, puisqu’il s’y réfère et présente son écrit comme une « seconde épître », faisant suite à la première (iii, 1-2)[1]. La Iª Petri est un des écrits du Nouveau Testament qui sont le plus anciennement et le plus unanimement cités comme authentiques[2]. Une seule grave objection se tire des emprunts qu’on y remarque aux épîtres de saint Paul et en particulier à l’épître dite aux Éphésiens[3]. Mais le secrétaire dont Pierre dut se servir pour écrire la lettre, si réellement il l’écrivit, put bien se permettre de tels emprunts. À toutes les époques, les prédicateurs et les publicistes ont été sans scrupules pour

  1. Les imitations que l’auteur des épîtres à Timothée et à Tite ferait, dit-on, de la Iª Petri, en ce qui concerne les devoirs des femmes et des anciens, ne sont pas évidentes. Comp. cependant I Tim., ii, 9 et suiv. ; iii, 11, à I Petri, iii, et suiv. ; I Petri, v, 1 et suiv., à Tit., i, 5 et suiv.
  2. Papias, dans Eusèbe, H. E., III, 39 ; Polycarpe, Epist., 1 (cf. I Petri, i, 8 ; Eusèbe, H. E., IV, 14) ; Irénée, Adv. hær., IV, ix, 2 ; xvi, 5 (cf. Eusèbe, H. E., V, 8) ; Clément d’Alex., Strom., III, 18 ; IV, 7 ; Tertullien, Scorpiace, 12 ; Origène, dans Eusèbe, H. E., VI, 25 ; Eusèbe, H. E., III, 25.
  3. Voir ci-dessous, p. 112-113.