Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/224

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assiégeaient le palais, trop souvent pour perdre leurs ennemis[1]. Agrippa II avait été très-puissant sous Caligula et sous Claude ; quand il demeurait à Rome, il y jouait le rôle d’un personnage influent. Tibère Alexandre, d’un autre côté, occupait les plus hautes fonctions[2]. Josèphe enfin se montre assez favorable à Néron ; il trouve qu’on l’a calomnié, il rejette tous ses crimes sur son mauvais entourage. Quant à Poppée, il en fait une pieuse personne, parce qu’elle était favorable aux juifs, qu’elle appuyait les requêtes des zélés, et aussi peut-être parce qu’elle adopta une partie de leurs rites. Il la connut en l’an 62 ou 63, obtint par elle la grâce de prêtres juifs arrêtés, et garda d’elle le plus reconnaissant souvenir[3]. Nous avons la touchante épitaphe d’une juive nommée Esther, née à Jérusalem et affranchie de Claude ou de Néron, qui charge son camarade Arescusus de veiller à ce qu’on ne mette rien sur sa pierre sépulcrale de contraire à la Loi, comme par exemple les lettres D. M[4]. Rome possédait des acteurs et des

  1. Josèphe, Ant., XVIII, XIX, XX.
  2. Mém. de l’Académie des inscr. et belles-lettres, XXVI, lre partie, p. 294 et suiv.
  3. Jos., Ant., XX, viii, 3, 11 ; xi, 1 ; B. J., IV, ix, 2 ; Vita, 3. Voir ci-dessus, p. 29.
  4. Mommsen, Inscr. regni Neap., no 6467 (sans égard pour les observations de Garrucci, Cimitero, p. 24-25 ; j’ai vérifié l’in-