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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/226

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Alexandre, en particulier, était alors dans sa pleine faveur[1] et un tel homme devait détester les saints. Les Romains confondaient d’ordinaire les juifs et les chrétiens[2]. Pourquoi cette fois la distinction fut-elle si bien faite ? Pourquoi les juifs, contre lesquels les Romains avaient la même antipathie morale et les mêmes griefs religieux que contre les chrétiens[3], ne furent-ils pas touchés cette fois ? Des supplices de juifs eussent été un piaculum tout aussi efficace. Clément Romain, ou l’auteur (certainement romain) de l’épître qu’on lui attribue, dans le passage où il fait allusion aux massacres des chrétiens ordonnés par Néron, les explique d’une manière très-obscure pour nous, mais bien caractéristique. Tous ces malheurs sont « l’effet de la jalousie[4] », et ce mot « jalousie » signifie évidemment ici des divisions intérieures, des animosités entre membres de la même

    chrétienne Acté est bien peu probable, puisque le christianisme d’Acté est douteux.

  1. Jos., B. J., II, xv, 1.
  2. Tertullien, Apol., 21. Sénèque ne les distinguait pas ; les chrétiens n’eurent jamais d’individualité pour lui. Augustin, De civit. Dei, VI, c. 11.
  3. Comp. Tac., Ann., XV, 44 ; Hist., V, 5, et la phrase restituée, d’après Sulpice Sévère, par Bernays, Über die Chronik des Sulp. Severus, p. 57.
  4. Διὰ ζῆλον. Clém. Rom., Ad Cor. I, ch. 3, 5 et 6.