Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/30

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est un usage perpétuel des Écritures, une exégèse subtile et allégorique, un style grec plus abondant, plus classique, moins sec, mais aussi moins naturel que celui de la plupart des écrits apostoliques. Il a une médiocre connaissance du culte qui se pratique au temple de Jérusalem[1], et pourtant ce culte lui inspire une grande préoccupation. Il ne se sert que de la version alexandrine de la Bible, et il fonde des raisonnements sur des fautes de copistes grecs[2]. Ce n’est pas un juif de Jérusalem ; c’est un helléniste, en rapport avec l’école de Paul[3]. L’auteur, enfin, se donne non pour un auditeur immédiat de Jésus, mais pour un auditeur de ceux qui avaient vu Jésus, pour un spectateur des miracles apostoliques et des premières manifestations du Saint-Esprit[4]. Il n’en tenait pas moins un rang élevé dans l’Église : il parle avec autorité[5] ; il est très-respecté des frères auxquels il écrit[6] ; Timothée paraît lui être subordonné. Le seul fait d’adresser une épître à une grande Église

    i, 15), ἡ ἐν Βαϐυλῶνι συνεκλεκτή (I Petri, v, 13). Notez cependant Act., xvii, 13.

  1. Hebr., ix, 1 et suiv.
  2. Hebr., x, 5, 37-38.
  3. Hebr., iii, 23.
  4. Hebr., ii, 3-4.
  5. Hebr., v, 11-12 ; vi, 11-12 ; x, 24-25 ; xiii entier.
  6. Hebr., xiii, 19-24.