Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/312

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Le lendemain de ce succès, les insurgés attaquèrent la tour Antonia ; ils la prirent en deux jours et y mirent le feu. Ils assiégèrent ensuite le haut palais et le forcèrent (6 septembre). Les cavaliers d’Agrippa furent laissés libres de sortir. Quant aux Romains, ils se renfermèrent dans les trois tours dites d’Hippicus, de Phasaël et de Mariamne. Ananie et son frère furent tués[1]. Selon la règle des mouvements populaires, la discorde se mit bientôt entre les chefs de la faction victorieuse. Menahem se rendit insupportable par son orgueil de démocrate parvenu. Éléazar, fils d’Ananie, irrité sans doute de l’assassinat de son père, le chassa et le tua ; les débris du parti de Menahem se sauvèrent à Masada, qui va être jusqu’à la fin de la guerre le rempart du parti le plus exalté des zélateurs.

Les Romains se défendirent longtemps dans leurs tours. Réduits à l’extrémité, ils ne demandèrent que la vie sauve. On la leur promit ; mais, dès qu’ils eurent rendu les armes, Éléazar les fit tous tuer, à l’exception de Métilius, primipilaire de la cohorte, qui promit de se faire circoncire. Ainsi Jérusalem fut perdue par les Romains vers la fin de septembre de 66, un peu plus de cent ans après sa prise par Pom-

  1. Comp. Act., xxiii, 3