Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/328

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doute le légat craignait quelque embûche. Pendant cinq jours, il essaya vainement de forcer le mur. Le sixième jour (5 novembre), il attaqua enfin l’enceinte du temple par le nord. Le combat fut terrible sous les portiques ; le découragement s’emparait des révoltés ; le parti de la paix se disposait à accueillir Cestius, quand celui-ci tout à coup fit sonner la retraite. Si le récit de Josèphe est vrai, la conduite de Cestius est inexplicable. Peut-être Josèphe, pour le besoin de sa thèse[1], exagère-t-il les avantages que Cestius remporta d’abord sur les Juifs, et diminue-t-il la force réelle de la résistance. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Cestius regagna son camp du Scopus et partit le lendemain pour Gabaon, harcelé par les Juifs. Deux jours après (8 novembre), il décampa, toujours poursuivi jusqu’à la descente de Bethoron[2], abandonna tout son bagage et se sauva non sans peine à Antipatris[3].

  1. Il faut se rappeler que le système de Josèphe consiste à charger Florus et à faire tomber sur lui la responsabilité des excès de la révolution, en le montrant comme celui qui à l’origine empêcha la répression et rendit inutiles les efforts du parti de la paix.
  2. Voir Guérin, Descr. de la Pal., Judée, I, p. 338 et suiv., 346 et suiv.
  3. Jos., B. J., II, xviii, 9-xix ; Vita, 5-7 (où Γέσσιος est probablement pour Κέστιος) ; Tacite, Hist., V, 10 ; Suétone, Vesp., 4.