Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/396

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Le 5 février 63, Pompéi fut presque abîmée par un tremblement de terre ; une grande partie des habitants ne voulut plus y rentrer[1]. Le centre volcanique de la baie de Naples, au temps dont il s’agit, était vers Pouzzoles et Cumes. Le Vésuve était encore silencieux[2] ; mais cette série de petits cratères qui constitue la région à l’ouest de Naples, et qu’on appelait les Champs Phlégréens[3], offrait partout la trace du feu. L’Averne, l’Acherusia palus (lac Fusaro), le lac Agnano, la Solfatare, les petits volcans éteints d’Astroni, de Camaldoli, d’Ischia, de Nisida, offrent aujourd’hui quelque chose de mesquin ; le voyageur en rapporte une impression plutôt gracieuse que terrible. Tel n’était pas le sentiment de l’antiquité. Ces étuves, ces grottes profondes, ces sources thermales, ces bouillonnements, ces miasmes, ces sons caverneux, ces bouches béantes (bocche d’inferno) vomissant le soufre et des vapeurs en feu, inspirèrent

    terre, a bien voulu me communiquer la partie de son catalogue relative aux temps qui nous occupent.

  1. Tacite, Ann., XV, 22 ; Sénèque, Quæst. nat., VI, I.
  2. Il y avait eu, aux époques antéhistoriques, des éruptions du Vésuve ; mais la montagne était depuis longtemps en repos, quand éclata l’éruption de 79. (Diod. Sic., IV, 21 ; Strabon, V, iv, 8 ; Dion Cassius, LXVI, 21, 22 ; Vitruve, II, vi, 2 ; Pline, Lettres, VI, 16.) La culture montait jusqu’au sommet ; le plateau seul offrait l’aspect phlegréen.
  3. Strabon, V, iv, 4-9 ; Diod. Sic., IV, 21-22.