se faire précéder en Asie[1] ; soit que, prenant une sorte de recul pour frapper un grand coup, et jugeant que le lieu de la vision ne pouvait être placé à Éphèse même, il ait choisi l’île de l’Archipel qui, éloignée d’environ une journée, était reliée à la métropole d’Asie par une navigation quotidienne[2] ; soit qu’il eût gardé le souvenir de la dernière escale du voyage plein d’émotions qu’il fit en 64 ; soit enfin qu’un simple accident de mer l’ait forcé de relâcher plusieurs jours dans ce petit port[3]. Ces navigations de l’Archipel sont pleines de hasard ; les traversées de l’Océan n’en peuvent donner aucune idée, car dans nos mers règnent des vents constants qui vous secondent, même quand ils sont contraires. Là, ce
- ↑ Ce ne pouvait être son premier voyage à Éphèse ; car les rapports de l’auteur de l’Apocalypse avec les Églises d’Asie obligent de supposer qu’il avait antérieurement résidé dans ce pays.
- ↑ On peut aller aujourd’hui de Scala-Nova à Patmos en six heures, avec les moyens de navigation du pays, qui diffèrent peu de ceux des anciens.
- ↑ C’est bien la nuance de ἐγενόμην équivalent de חײתי, dans Apoc., 1, 9.
les éditions de Michel Neander, à la suite de Catechesis M. Lutheri parva, græcolatina, Bâle, Oporin, 1567, in-12, p. 526-663 ; de Grynæus, Monum. PP. orthodoxograph., I, p. 85 et suiv. ; de Birch, Auctarium Cod. apocr. N. T., p. 262-307, et la trad. latine dans Bibl. max. Patr., II, 46 et suiv.). Il ne semble pas qu’avant saint Christodule, l’île ait été l’objet d’une vénération spéciale.