Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/575

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son mode particulier de construction, la plus redoutable des forteresses[1]. Les Juifs qui s’y étaient retranchés avec Jean de Gischala se préparèrent à la bataille. Les prêtres eux-mêmes étaient sous les armes. Le 17, le sacrifice perpétuel cessa, faute de ministres pour l’offrir. Cela fit une grande impression sur le peuple[2]. On le sut hors de la ville. L’interruption du sacrifice était pour les Juifs un phénomène aussi grave que l’eût été un arrêt dans la marche de l’univers. Josèphe saisit cette occasion pour essayer de nouveau de combattre l’obstination de Jean. La forteresse Antonia n’était qu’à soixante mètres du temple. Des parapets de la tour, Josèphe cria en hébreu, par ordre de Titus (si du moins le récit de la Guerre des Juifs n’est pas mensonger), que Jean pourrait se retirer avec tel nombre de ses hommes qu’il voudrait, que Titus se chargeait de faire continuer par des Juifs les sacrifices légaux, qu’il laissait même à Jean le choix de ceux qui les offriraient. Jean refusa d’entendre. Ceux que n’aveuglait pas le fanatisme se sauvèrent à ce moment auprès des Romains. Tout ce qui resta choisit la mort.

Le 12 juillet, Titus commença les approches

  1. Tacite, Hist., V, 12.
  2. C’est l’objet d’un jeûne le 17 du dixième mois (tammuz). Voir Mischna, Taanith, iv, 6.