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l’incendie sur les parties de la ville qui étaient en son pouvoir. La ville basse surtout et Ophel jusqu’à Siloam furent détruits systématiquement. Beaucoup de Juifs appartenant à la bourgeoisie purent s’échapper. Quant aux gens de condition inférieure, on les vendit à très-bas prix. Ce fut l’origine d’une nuée d’esclaves juifs, qui, s’abattant sur l’Italie et les autres pays de la Méditerranée, y portèrent les éléments d’une nouvelle ardeur de propagande. Josèphe en évalue le nombre à quatre-vingt-dix-sept mille[1]. Titus accorda leur grâce aux princes de l’Adiabène. Les habits pontificaux, les pierreries, les tables, les coupes, les candélabres, les tentures lui furent remis. Il ordonna de les conserver soigneusement, pour les faire servir au triomphe qu’il se préparait, et auquel il voulait donner un cachet particulier de pompe étrangère en y étalant le riche matériel du culte juif.

Les aggeres étant achevés, les Romains commencèrent à battre le mur de la ville haute ; dès la première attaque (7 septembre), ils en renversèrent une partie, ainsi que quelques tours. Exténués par la faim, minés par la fièvre et la fureur, les défenseurs n’étaient plus que des squelettes. Les légions entrè-

  1. Jos., B. J., VI, ix, 3.