Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/102

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delà du Jourdain, Siméon se considéra comme chef de l’Église de Jérusalem, et comme l’héritier des pouvoirs singuliers que ce titre avait conférés à Jacques, frère du Seigneur.

Les plus grandes incertitudes règnent sur le retour de l’Église exilée (ou plutôt d’une partie de cette Église) dans la ville, à la fois coupable et sainte, qui avait crucifié Jésus et devait néanmoins être le siège de sa gloire future. Le fait du retour n’est pas douteux[1] ; mais l’époque où il s’effectua est inconnue. À la rigueur, on pourrait en reculer la date jusqu’au moment où Adrien décida la reconstruction de la ville, c’est-à-dire jusqu’à l’an 122[2]. Il est

    gésippe prête à Siméon au moment de sa mort (dans Eus., ibid.) rendrait la chose toute simple, si cette longévité était admissible. Il est probable que Clopas était plus jeune que son frère Joseph, et que ses fils étaient en moyenne plus jeunes que Jésus et ses frères. On en a la certitude pour Jacques, qui paraît avoir été l’aîné des Cléophides, et qu’on surnomma ὁ μικρός pour le distinguer de son cousin germain du même nom.

  1. Épiph., De mensuris, c. 14, 15. Le passage de Matth., xxvii, 8, et celui d’Hégésippe, dans Eusèbe, II, xxiii, 18, supposent chez les chrétiens une connaissance familière de Jérusalem après le siège de Titus.
  2. L’argument qui milite en faveur de cette opinion, c’est qu’Adrien trouva la ville ἠδαφισμένην, à l’exception d’un petit nombre d’οἰκίσματα qu’Épiphane énumère. Mais ἠδαφισμένην reste d’une exactitude suffisante, en supposant que la population chrétienne qui revint ne fut pas fort nombreuse et vécut retirée dans