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par la pompe et l’ostentation avec lesquelles il célébrait les fêtes juives[1]. Il montrait dans ses relations une certaine largeur, puisqu’il eut pour secrétaire le zélote radical Juste de Tibériade[2], lequel ne se fit aucun scrupule de manger le pain d’un homme qu’il avait sûrement plus d’une fois accusé de trahison. Agrippa fut décoré des ornements de la préture[3], et reçut de l’empereur une augmentation de fiefs du côté de l’Hermon[4].

Ses sœurs, Drusille et Bérénice, vivaient également à Rome. Bérénice[5], malgré son âge déjà mûr, exerçait sur le cœur de Titus un tel empire, qu’elle avait la prétention de l’épouser et que Titus le lui avait, dit-on, promis ; il n’était arrêté que par des considérations politiques[6]. Bérénice habitait le palais et, elle si pieuse, vivait publiquement avec le destructeur de sa patrie[7]. La jalousie de Titus était

    coinage, p. 121-133 ; Eckhel, III, 493 et suiv. ; de Saulcy, dans les Mém. de la soc. franç. de num. et d’arch., 1869, p. 26 et suiv. ; le même, Numism. de la terre sainte, p. 315, 316.

  1. Juvénal, v, 179-184. Cf. vi, 159-160.
  2. Jos., Vita, 65.
  3. Dion Cassius, LXVI, 15.
  4. Juste de Tibériade, dans Photius, cod. xxxiii.
  5. V. l’Antechrist, p. 479, 480.
  6. Tacite, Hist., II, 2, 81 ; Suétone, Titus, 7 ; Dion Cassius, LXVI, 15 ; Aurelius Victor, Epit., X, 7.
  7. Dion Cassius, LXII, 13, 15. Voir Jos., B. J., II, xv, 1.