Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la réponse d’Ignace. Entre ces deux collections il n’y a guère d’hésitation possible. Les critiques, depuis Usserius, sont à peu près d’accord pour préférer la collection de sept lettres à la collection de treize. Nul doute que les lettres qui sont en plus dans cette dernière collectionne soient apocryphes. Quant aux sept lettres qui sont communes aux deux collections, le vrai texte doit certainement en être cherché dans la première collection. Beaucoup de particularités des textes de la seconde collection décèlent avec évidence la main de l’interpolateur ; ce qui n’empêche pas que cette seconde collection ait une véritable valeur critique pour la constitution du texte ; car il semble que l’interpolateur avait entre les mains un manuscrit excellent, et dont la leçon doit souvent être préférée à celle des manuscrits non interpolés actuellement existants.

La collection de sept lettres est-elle, du moins, à l’abri du soupçon ? Il s’en faut de beaucoup. Les premiers doutes furent soulevés par la grande école de critique française du XVIIe siècle. Saumaise, Blondel élevèrent les objections les plus graves contre certaines parties de la collection de sept lettres. Daillé[1], en 1666, publia une dissertation

  1. J. Dallæus, De scriptis quæ sub Dionysii Areopagitæ et Ignatii Antiocheni nominibus circumferuntur.