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CHAPITRE XII.


LES CHRÉTIENS DE LA FAMILLE FLAVIA. FLAVIUS JOSÈPHE.


La loi fatale du césarisme s’accomplissait. Le roi légitime s’améliore en vieillissant sur le trône ; le césar commence bien et finit mal. Chaque année signalait en Domitien le progrès des mauvaises passions. L’homme avait toujours été pervers ; son ingratitude envers son père et son frère aîné fut quelque chose d’abominable ; cependant son premier gouvernement ne fut pas d’un mauvais souverain[1]. C’est peu à peu que la jalousie sombre contre tout mérite, la perfidie raffinée, la noire malice, qui étaient dans sa nature, se décelèrent. Tibère avait été très-cruel, mais par une sorte de rage philosophique contre l’humanité, qui eut sa grandeur et ne l’em-

  1. Suétone, Dom., 3, 8, 9 ; Dion Cassius, Eutrope et Aurélius Victor.