Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/352

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous ne voyons rien d’impossible à ce que la composition de ce bel écrit ait été la consolation des derniers jours de Josèphe, quand, à peu près sûr de mourir dans les supplices, il cherchait à recueillir toutes les raisons que le sage peut avoir de ne pas craindre la mort.

Le livre réussit chez les chrétiens[1] ; sous le titre de Quatrième livre des Macchabées, il entra presque dans le canon[2] ; beaucoup de manuscrits grecs du Vieux Testament le contiennent[3]. Moins heureux cependant que le livre de Judith, il ne sut pas y garder sa place ; le second livre des Macchabées ne lui laissait pas une suffisante raison d’être à côté de lui. Ce qui en fait pour nous l’intérêt, c’est qu’on y peut voir le premier type d’un genre de littérature, plus tard

    stoïcisme est sensible. Or, dans la première école des juifs hellénisés, chez Philon par exemple, c’est le platonisme, non le stoïcisme qui domine. Le stoïcisme ne pénétra chez les juifs qu’à Rome sous Domitien.

  1. Eus., H. E., III, x, 6 ; saint Jérôme, De viris ill., 13. Saint Grégoire de Nazianze, saint Ambroise, saint Jean Chrysostome en font usage.
  2. Philostorge, Hist. eccl., I, 1 (abrégé fait par Photius) ; le Syncelle, p. 529 (Bonn) ; Synopsis de saint Athanase (mention douteuse) ; textes publiés par Cotelier, Patres apost., I, p. 197, 452, note 4. Pour les manuscrits, voir Freudenthal, Die Flav. Jos. beigelegte Schrift über die Herrschaft der Vernunft (Breslau, 1869), p. 117 et suiv.
  3. Fritzsche, Libri apocr. Vet. Test., p. xxi.