Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/39

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moi et pour vous. Quant aux épîtres qu’Ignace nous a adressées, et aux autres que nous possédons de lui, nous vous les envoyons, comme vous nous l’avez demandé ; elles sont jointes à cette lettre. Vous en pourrez tirer beaucoup de fruit ; car elles respirent la foi, la patience, l’édification en Notre-Seigneur. » La vieille version latine ajoute : « Mandez-moi ce que vous savez touchant Ignace et ceux qui sont avec lui. » Ces lignes correspondent notoirement au passage de la lettre d’Ignace à Polycarpe (§ 8) où Ignace demande à ce dernier d’envoyer des courriers dans diverses directions. Tout cela est suspect. Comme l’épître de Polycarpe finit très-bien avec le § 12, on est amené presque nécessairement, si l’on admet l’authenticité de cette épître, à supposer qu’un post-scriptum a été ajouté à l’épître de Polycarpe par l’auteur même des six épîtres apocryphes d’Ignace[1]. Aucun manuscrit grec de l’épître de Polycarpe ne contient ce post-scriptum. On ne le connaît que par une citation d’Eusèbe et par la version latine. Les mêmes erreurs sont combattues dans l’épître à Polycarpe et dans les six épîtres ignatiennes ;

  1. Le § 13, en effet, cadre mal avec l’ensemble de l’épître. L’épithète de μακάριος, appliquée à Ignace au § 9, suppose Ignace mort, tandis que le § 13, surtout dans la version latine, suppose Ignace encore vivant.