Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

scopat. À côté de ce recueil, se conservait l’épître plus ou moins authentique d’Ignace aux Romains. Un indice porte à croire que le faussaire a connu cet écrit[1] ; il paraît néanmoins qu’il ne jugea pas à propos de le joindre à sa collection, dont elle dérangeait l’économie et dont elle démontrait la non-authenticité.

Irénée, vers l’an 180, ne connaît Ignace que par les traits énergiques de l’épître aux Romains : « Je suis le froment de Christ, etc. » Il avait sans doute lu cette épître, quoique ce qu’il dit s’explique suffisamment par une tradition orale. Irénée, selon toutes les apparences, ne possédait pas les six lettres apocryphes, et probablement il lisait l’épître vraie ou supposée de son maître Polycarpe aux Philippiens sans le post-scriptum : Ἐγράψατέ μοι…… Origène admettait l’épître aux Romains et les lettres apocryphes. Il cite la première dans le prologue de son commentaire sur le Cantique des cantiques, et l’épître prétendue aux Éphésiens dans son homélie vie sur saint Luc[2]. Eusèbe connaît le recueil ignatien dans l’état où nous l’avons, c’est-à-dire composé de sept lettres ; il ne se sert pas des Actes du martyre ; il ne distin-

  1. Comparez Rom., § 10, et Eph., § 2, mention de Crocus.
  2. T. III, 30 D. et 938 A, édit. de La Rue.