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CHAPITRE XVII.


TRAJAN. — LES BONS ET GRANDS EMPEREURS.


L’adoption de Trajan assurait à l’humanité civilisée, après de cruelles épreuves, un siècle de bonheur. L’empire était sauvé. Les haineuses prédictions des faiseurs d’apocalypses recevaient un complet démenti. Le monde voulait vivre encore ; l’empire, malgré la chute des Jules et des Flavius, trouvait en sa forte organisation militaire des ressources que les provinciaux superficiels ne soupçonnaient pas. Trajan, que le choix de Nerva venait de porter à l’empire, était un très-grand homme, un vrai Romain, maître de lui-même, froid dans le commandement, d’une attitude digne et grave. Il avait sûrement moins de génie politique qu’un César, qu’un Auguste, qu’un Tibère ; mais il leur était supérieur par la justice et par la bonté ; pour les talents militaires, il ne le cédait qu’à César. Il ne faisait pas profession de philosophie, comme Marc-