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CHAPITRE XXIV.


SÉPARATION DÉFINITIVE DE L’ÉGLISE ET DE LA SYNAGOGUE.


Le fanatisme ne connaît pas le repentir. Le monstrueux égarement de l’an 117 n’a guère laissé dans la tradition des juifs qu’un souvenir de fête. Au nombre des jours où il est défendu de jeûner et où le deuil doit être suspendu[1], figure, à la date du 12 décembre, le iom Traïanos, ou « jour de Trajan », non pas que la guerre de 116-117 ait pu donner lieu à aucun anniversaire de victoire, mais à cause de la fin tragique que l’agada voulut prêter à l’ennemi d’Israël[2].

  1. Voir le petit calendrier appelé Megillath Taanith, no 29 et la glose. Cf. Talm. de Bab., Taanith, 18 b ; Talm. de Jér., Taanith, ii, 12.
  2. On confondit Trajan et Quietus. La fin de ce dernier fut tragique en effet. Voir Spartien, v, 8 ; Dion Cassius, LXVIII, 32. L’ingénieux système selon lequel le livre de Judith serait la megilla de cette fête, comme Esther l’est de la fête des pourim, n’est pas soutenable.