Pour des raisons que nous ignorons, il entra dans la politique des Romains de la laisser subsister, et, à partir de l’arrivée de Johanan ben Zakaï, elle prit une importance majeure.
Rabbi Gamaliel le jeune mit le comble à la célébrité de Iabné, en prenant la direction de son école après Rabbi Johanan[1], qui se retira à Berour-Haïl[2]. Iabné devint, à partir de ce moment, la première académie juive de la Palestine[3]. Les juifs des diverses contrées s’y rendaient pour les fêtes, comme autrefois on se rendait à Jérusalem, et de même qu’autrefois on profitait du voyage à la ville sainte pour prendre l’avis du sanhédrin et des écoles sur les cas douteux, de même à Iabné on soumettait les questions difficiles au bet-dîn[4]. Ce tribunal n’était qu’improprement et rarement appelé du nom de l’ancien sanhédrin ; mais il avait une autorité incontestée ; les docteurs de toute la Judée s’y réu-
- ↑ Les causes de la rivalité de ces deux docteurs sont obscures. V. Derenbourg, Palest., p. 306 et suiv.
- ↑ Village situé non loin de Iabné, en inclinant, ce semble, vers Kulonié (Midrasch Koh., vii, 7 ; Aboth de-rabbi Nathan, c. xiv).
- ↑ Dans la liste des migrations du sanhédrin que la tradition juive a dressée, figure à la première place celle de Jérusalem à Iabné. Talm. de Bab., Rosch has-schana, 31 a.
- ↑ Mischna, Para, vii, 6 ; Tosifta, ibid., c. vi. Cf. Derenbourg, op. cit., p. 319.