Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/163

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dans les sectes samaritaines issues de Simon de Gitton[1]. Effectivement Simon paraît avoir déjà présenté la plupart des traits qui caractérisent le gnosticisme. La Grande Exposition, qui sans doute n’a pas été écrite par lui, mais qui peut être du moins un tableau de ses doctrines, est un livre tout gnostique[2]. Ses continuateurs, Ménandre, Cléobius et Dosithée, semblent avoir été dans les mêmes idées[3]. Ménandre est systématiquement présenté par les écrivains catholiques comme le père de tous les grands gnostiques du temps d’Adrien[4]. — S’il fallait en croire Plotin, au contraire, le gnosticisme n’aurait qu’une seule origine, la philosophie de Platon travestie et défigurée[5]. De telles explications paraissent tout à

  1. Voir les Apôtres, p. 273 et suiv. Irénée, I, xxiii ; Épiph., hær. xxiii, 2 ; xxvii, 1 ; Philos., l. VI ; Eus., H. E., IV, ch. vii ; saint Cyrille de Jér., Catéch., vi, 14-16, et xv, 5. Cf. Hégésippe, dans Eus., H. E., IV, xxii, 5 ; Homélies pseudo-clém., ii, 22 et suiv. Les simoniens eurent une existence durable : Justin, Apol. I, 26 ; Orig., Contre Celse, I, 57. Les ménandriens préoccupaient encore les orthodoxes au ive siècle. Zénob de Klag, dans Journ. asiat., nov.-déc. 1863, p. 418, ou Langlois, Coll. des hist. de l’Arm., I, p. 310.
  2. Voir les Apôtres, p. 267 et suiv.
  3. Voir les Évangiles, p. 450 et suiv.
  4. Irénée, I, xxiii, 2 ; xxiv, 1 ; xxvii, 1 ; II, præf. ; III, præf. ; iv, 3 ; IV, xxxiii, 3 ; Épiph., xxiii, 1 ; xxiv, 1.
  5. Plotin, Ennéades, II, ix, 6. L’auteur des Philosophumena est en somme du même avis, quand il rapporte chacune des sectes gnostiques à un philosophe grec.