pitale de l’Égypte. Je lui ai tout accordé, je lui ai rendu ses anciens privilèges, j’en ai ajouté de nouveaux ; je les ai forcés à me remercier, pendant que j’étais là ; mais à peine étais-je parti, qu’ils se sont mis à jaser sur mon fils Verus[1] et à dire sur Antinoüs[2] ce que tu sais, je crois. Pour toute vengeance, je leur souhaite de manger à perpétuité leurs poulets, fécondés d’une façon qui n’est pas belle à dire. Je t’ai fait passer les verres allassontes [aux couleurs changeantes], que le prêtre du temple m’a offerts ; ils sont spécialement dédiés à toi et à ma sœur. Fais-les servir aux dîners des jours de fête ; veille cependant à ce que notre Africanus ne se laisse pas aller à en faire trop usage. »
D’Égypte, Adrien revint en Syrie[3]. Il trouva des dispositions mauvaises. On s’enhardissait. Antioche le reçut mal[4] ; il regagna Athènes, où il était adoré. Là, il apprit de graves événements. Les juifs en appe-
- ↑ L’adoption officielle de Verus n’avait pas encore eu lieu ; mais, en famille, Adrien pouvait appeler Verus son fils, par suite d’engagements secrets que Servien devait connaître. Spartien, Ælius, 3. Le rapprochement avec Antinoüs confirme cette explication.
- ↑ Les manuscrits portent Antoninus.
- ↑ On pourrait être tenté de rapporter à cette époque les fragments de papyrus du Louvre, no 68, et du Musée britannique, no 43 (Not. et extr., XVIII, 2e partie, p. 383 et suiv. ; Greek papyri of the Brit. Mus., p. 69 et suiv.). Je crois cependant que ce document se rapporte plutôt aux affaires juives sous Caligula. Notez καισαρ Καιο[ς]…, et les mots ὅσιοι Ἰουδαῖοι, Ἕλληνες, Κλαυδιανός, καισαριανοί, ἀπὸ σκηνῆς, εὔχας, etc.
- ↑ Spartien, Adr., 14.