pour lui un sens national. Quelques anciens coins
furent peut-être retrouvés et facilitèrent l’opération.
On choisit surtout pour cette contrefaçon les belles
pièces de Simon Macchabée, le premier prince juif
qui eût battu monnaie[1]. Par leur ère, qui était celle
« de la liberté d’Israël » ou « de Jérusalem », ces
pièces semblaient faites exprès pour la circonstance.
Mieux appropriées encore étaient celles où l’on voyait
le temple surmonté d’une étoile et celles qui présentaient
dans le champ la simple image des deux trompettes
destinées, selon la Loi[2], à convoquer Israël à
la guerre sainte[3]. La surfrappe fut faite grossièrement,
et, dans un grand nombre de pièces, le type
romain primitif est encore visible. Cette monnaie
s’appela « l’argent de Coziba » ou « l’argent de la
révolte ». Comme elle était en partie fictive, elle
perdit plus tard beaucoup de sa valeur[4].
La guerre fut longue et terrible. Elle dura plus de
- ↑ Voir l’appendice i à la fin du volume. Ces contrefaçons de types affectionnés du public n’étaient pas rares dans l’antiquité (monnaies de Philippe, légende conob). On en a eu des exemples jusqu’à ces derniers temps en Orient (colonnates de Marie-Thérèse).
- ↑ Nombres, x, 1 et suiv.
- ↑ Cf. Saulcy, Num. jud., pl. x-xv, et dans Rev. numism., 1864 et 1865 ; Madden, Jewish coinage, p. 203 et suiv. (cf. p. 161 et suiv.) Voir l’Antechrist, p. 273-274, et ci-après, appendice i, p. 547 et suiv.
- ↑ Passages cités dans l’Antechrist, p. 274, note 4.