gens du monde est extrême. Il n’est à l’aise que dans un cercle de gens simples, ne sachant pas ce que c’est que méchanceté, sans différends entre eux, se surveillant et se reprenant réciproquement[1], se réjouissant des vertus les uns des autres, toujours prêts à partager avec celui qui n’a rien le fruit de leur travail. Dieu, voyant la simplicité et la sainte enfance de ces bons ouvriers, bénit leurs travaux, se plaît à leurs petites charités. L’enfance est pour Hermas, comme pour Jésus, ce qui donne la première place devant Dieu[2].
La christologie de l’auteur d’Hermas rappelle le gnosticisme. Il ne désigne jamais Jésus ni par son nom ni par celui de Christ. Il l’appelle toujours le Fils de Dieu[3], et fait de lui un être antérieur aux créatures, un conseiller sur les dessins duquel Dieu fit la création[4]. En même temps que cet assesseur divin a tout créé, il soutient toute choses[5]. Son nom est hors de comparaison avec tout autre nom[6]. Parfois, à la suite des elkasaïtes, Hermas conçoit le Christ