pillent les pauvres, Rome sera brûlée ; les loups et les renards demeureront dans ses ruines ; on verra si ses dieux d’airain la sauveront. Adrien, que le sibylliste de l’an 117 saluait avec tant d’espérance, a été un roi inique, avare, spoliateur du monde entier, tout occupé d’arts frivoles, un ennemi des vraies religions, l’instituteur sacrilège d’un culte infâme[1], un fauteur de la plus abominable idolâtrie.
Comme le sibylliste de 117, celui dont nous parlons veut qu’Adrien ne puisse avoir que trois successeurs[2]. Leur nom (Antonin) rappelle celui du Très-Haut (Adonaï). Le premier des trois régnera longtemps. Il s’agit évidemment d’Antonin le Pieux. Ce prince, en réalité si admirable, est traité de « misérable roi[3] », qui, par avarice toute pure, a dépouillé le monde et entassé à Rome des trésors que le terrible exilé, l’assassin de sa mère (Néron l’Antechrist), livrera en pillage aux peuples de l’Asie[4].
Oh ! comme tu pleureras alors, dépouillée de ton brillant laticlave et revêtue d’habits de deuil, ô reine orgueil-