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peut-être connu sur les bords du Jourdain. Les deux frères continuèrent toujours, même à l’époque où il semble qu’ils devaient être le plus occupés de leur maître, à exercer le métier de pêcheurs. Jésus, qui aimait à jouer sur les mots, disait parfois qu’il ferait d’eux des pêcheurs d’hommes. En effet, parmi tous ses disciples, il n’en eut pas de plus fidèlement attachés.

Une autre famille, celle de Zabdia ou Zébédée, pêcheur aisé et patron de plusieurs barques, offrit à Jésus un accueil empressé. Zébédée avait deux fils : Jacques, qui était l’aîné, et un jeune fils, Jean, qui plus tard fut appelé à jouer un rôle si décisif dans l’histoire du christianisme naissant. Tous deux étaient disciples zélés. Salomé, femme de Zébédée, fut aussi fort attachée à Jésus et l’accompagna jusqu’à la mort.

Les femmes, en effet, l’accueillaient avec empressement. Il avait avec elles ces manières réservées qui rendent possible une fort douce union d’idées entre les deux sexes. La séparation des hommes et des femmes, qui a empêcha chez les peuples orientaux tout développement délicat, était sans doute, alors comme de nos jours, beaucoup moins rigoureuse dans les campagnes et les villages que dans les grandes villes. Trois ou quatre Galiléennes dévouées accompagnaient toujours le jeune maître et se disputaient le plaisir de l’écouter et de le soigner tour à tour. Elles apportaient dans la