Page:Renan - Jesus, Levy, 1864.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

restation émanait du grand prêtre et du sanhédrin. Juda, connaissant les habitudes de Jésus, avait indiqué cet endroit comme celui où on pouvait le surprendre avec le plus de facilité. Juda, selon l’unanime tradition des premiers temps, accompagnait lui-même l’escouade, et même, selon quelques-uns, il aurait poussé l’odieux jusqu’à prendre pour signe de sa trahison un baiser. Quoi qu’il en soit de cette circonstance, il est certain qu’il y eut un commencement de résistance de la part des disciples. Un d’eux (Pierre, selon des témoins oculaires) tira l’épée et blessa à l’oreille un des serviteurs du grand-prêtre nommé Malek. Jésus arrêta ce premier mouvement. Il se livra lui-même aux soldats. Faibles et incapables d’agir avec suite, surtout contre des autorités qui avaient tant de prestige, les disciples prirent la fuite et se dispersèrent. Seuls, Pierre et Jean ne quittèrent pas de vue leur maître. Un autre jeune homme inconnu le suivait, couvert d’un vêtement léger. On voulut l’arrêter ; mais le jeune homme s’enfuit, en laissant sa tunique entre les mains des agents.

La marche que les prêtres avait résolu de suivre contre Jésus était très-conforme au droit établi. Leur plan était de le convaincre, par enquête testimoniale et par ses propres aveux, de blasphème et d’attentat contre la religion mosaïque, de le condamner à mort selon la loi, puis de faire approuver la condamnation par Pilate. L’autorité sacerdotale, comme nous l’avons déjà vu, résidait