Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/271

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L’école de Jean ne mourut pas avec son fondateur. Elle vécut quelque temps, distincte de celle de Jésus, et d’abord en bonne intelligence avec elle. Plusieurs années après la mort des deux maîtres, on se faisait encore baptiser du baptême de Jean. Certaines personnes étaient à la fois des deux écoles ; par exemple, le célèbre Apollos, le rival de saint Paul (vers l’an 50), et un bon nombre de chrétiens d’Éphèse. Josèphe se mit (l’an 53) à l’école d’un ascète nommé Banou, qui offre avec Jean-Baptiste la plus grande ressemblance, et qui était peut-être de son école. Ce Banou vivait dans le désert, vêtu de feuilles d’arbres ; il ne se nourrissait que de plantes ou de fruits sauvages, et prenait fréquemment pendant le jour et pendant la nuit des baptêmes d’eau froide pour se purifier. Jacques, celui qu’on appelait le « frère du Seigneur » (il y a peut-être ici quelque confusion d’homonymes), observait un ascétisme analogue. Plus tard, vers l’an 80, le baptisme fut en lutte avec le christianisme, surtout en Asie-Mineure. Jean l’Évangéliste paraît le combattre