Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/487

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au supplice ce vin de la dernière heure ; quand aucune d’elles ne se présentait, on l’achetait sur les fonds de la caisse publique. Jésus, après avoir effleuré le vase du bout des lèvres, refusa de boire. Ce triste soulagement des condamnés vulgaires n’allait pas à sa haute nature. Il préféra quitter la vie dans la parfaite clarté de son esprit, et attendre avec une pleine conscience la mort qu’il avait voulue et appelée. On le dépouilla alors de ses vêtements, et on l’attacha à la croix. La croix se composait de deux poutres liées en forme de T. Elle était peu élevée, si bien que les pieds du condamné touchaient presque à terre. On commençait par la dresser ; puis on y attachait le patient, en lui enfonçant des clous dans les mains ; les pieds étaient souvent cloués, quelquefois seulement liés avec des cordes. Un billot de bois,