Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/497

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tout à fait insuffisantes pour amener un tel résultat. On citait beaucoup de cas de crucifiés qui, détachés à temps, avaient été rappelés à la vie par des cures énergiques. Origène plus tard se crut obligé d’invoquer le miracle pour expliquer une fin si prompte. Le même étonnement se retrouve dans le récit de Marc. A vrai dire, la meilleure garantie que possède l’historien sur un point de cette nature, c’est la haine soupçonneuse des ennemis de Jésus. Il est douteux que les Juifs fussent dès lors préoccupés de la crainte que Jésus ne passât pour ressuscité ; mais en tout cas ils devaient veiller à ce qu’il fût bien mort. Quelle qu’ait pu être à certaines époques la négligence des anciens en tout ce qui était constatation légale et conduite stricte des affaires, on ne peut croire que les intéressés n’aient pas pris à cet égard quelques précautions.

Selon la coutume romaine, le cadavre de Jésus aurait dû rester suspendu pour devenir la proie des