Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/104

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rellement porté à la mélancolie. C’est une mauvaise herbe, dont j’ignore heureusement le goût.

Il faut que je vous quitte pour aujourd’hui, ma très chère maman, voilà que la cloche m’annonce la fin prochaine de l’étude. À demain, je finirai ma lettre le grand et beau jour de la Pentecôte.


Dimanche 7 juin.

Je sors de la messe de communion et au moment où je vous écris, mon Dieu réside encore dans mon cœur. Aujourd’hui nous avons au séminaire la grande solennité de la confirmation, qui sera donnée par monseigneur l’Archevêque de Chalcédoine, puisque monseigneur Affre, nommé archevêque de Paris, n’est pas encore sacré. Vous avez appris, je pense, sa nomination. Sa profonde science, sa fermeté et toutes ses vertus promettent un digne successeur de monseigneur de Quélen, que peut-être il ne remplace pas pour les qualités extérieures, mais ce n’est point là l’important. Je l’ai vu plusieurs fois au séminaire, et toujours