Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/128

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l’hiver ne me refusera pas, je pense, d’aller quelquefois faire la cour à son foyer.

Un mot de la classe de rhétorique. Déjà plusieurs combats se sont livrés et les succès ont été balancés. À la première composition, en version latine, j’ai été le premier ; voilà sans doute un beau commencement ; nous verrons si le reste y correspond. À la seconde composition, en version grecque, je n’ai obtenu que la seconde place, et à la composition suivante, en vers latins, j’ai encore été le troisième. Jusque-là, il n’y avait pas de mal ; mais voici les revers qui arrivent. Il s’agissait d’une grande composition en discours français, la première que nous eussions faite en cette matière. Par un coup surprenant du sort, une révolution soudaine s’est opérée, les malins de la classe (c’est ainsi qu’on appelle vulgairement les forts) se sont oubliés et se sont laissé vaincre, Henri Nollin se place le septième, Alfred Foulon, naguère invincible, est rejeté à la dixième place, et moi… ? Devinez ma place. J’ai peine à vous le dire et à le croire… je suis le treizième. Voilà, n’est-ce pas, un bel acte d’humilité ? Malheureusement, il