Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/203

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vous être la conseillère et la confidente de mon dernier pas (si Dieu veut que je le fasse) comme vous l’êtes de mon premier. C’est à vous, après Dieu, que je le devrai, ma bonne mère. Ce sont les goûts paisibles et studieux que j’ai puisés à vos côtés qui m’ont conduit vers le sacerdoce. Mais, après vous, la plus grande part de reconnaissance est pour ces maîtres respectés et chéris dont les exemples et les leçons excitèrent en moi le désir de les imiter. Remerciez spécialement Monsieur Pasco des conseils qu’il a bien voulu vous donner. Qu’il me tarde de pouvoir exprimer moi-même à tous ces Messieurs toute l’affection et la reconnaissance que je leur ai conservées !

Il n’y a plus qu’un mois, ma tendre mère, jusqu’au terme que nous attendons. Comme vous, j’ai éprouvé la plus vive émotion dans les premiers moments où l’on m’a annoncé cette grande affaire. Depuis que je l’ai traitée à loisir avec Monsieur Gosselin, je commence à l’envisager avec plus de calme. Du reste ne craignez pas que ma tranquillité en ait été altérée. Je n’ai pu me défendre d’une vive impression, mais grâce à Dieu, le trouble et