Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/275

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pour me jeter dans vos bras, et là, chère maman, vous ouvrir mon cœur tout entier. Vous voyez sa tendresse, vous connaissez ses souhaits. Ah que ne dépend-il de moi de vous rendre le bonheur dont vous êtes pour moi l’heureuse cause ! Que Dieu vous rende tous les instants délicieux que vous m’avez fait passer, que toutes vos journées soient aussi belles et aussi pures que celles que j’ai passées auprès de vous ! Vous souhaiter une bonne année, c’est m’en souhaiter une à moi-même. Notre bonheur n’est-il pas indissolublement uni, et la joie de l’un n’est-elle pas celle de l’autre ? Maintenant, bonne maman, je m’en vais vous donner mes étrennes ; ce seront deux bonnes et excellentes nouvelles qui, j’en suis sûr, vous causeront bien du plaisir.

La première, c’est que j'ai reçu de Vienne une lettre de notre chère voyageuse, où elle m’annonçait que dans peu de jours, elle comptait aussi vous écrire. Ce qui a causé ce long retard, c’est un séjour que la famille a fait en Galicie, et le désir qu’elle avait de nous donner quelque chose de certain relativement à son voyage d’Italie ; car il paraît