Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/280

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ration est terminée. Quant à ma licence, je la passerai peut-être un peu plus tard que je ne l’aurais fait sans ce nouvel incident, mais j’espère néanmoins la passer encore l’année prochaine. Quant au projet de voyage d’Allemagne, vous comprenez qu’il est à jamais oublié. Ne vous disais-je pas bien, bonne mère, que je trouverais moyen de le faire tomber dans l’eau le mieux du monde ?

Mais il y a un petit point, chère mère, qui m’inquiète, parce que je ne sais pas s’il vous sera agréable. Il faut avouer que ma position actuelle n’est pas ce qu’on pourrait demander de plus commode pour les recherches que je vais être obligé de faire. Ces Messieurs de Saint-Sulpice, pour lesquels je travaille, l’ont si bien senti, qu’ils m’ont cherché et trouvé tout de suite une place dans une pension voisine de Saint-Sulpice, où les avantages pécuniaires seraient au moins les mêmes qu’au collège Stanislas, et où je n’aurais absolument que deux heures de répétition par jour, et encore serait-ce le soir, de sept heures à neuf heures ; en sorte que j’aurais toute ma journée à moi pour mes cours et mes visites aux