Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/292

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Peut-être, chère mère, n’avez-vous pas compris combien ce projet de la grammaire hébraïque était avantageux. Pour moi, j’y ai vu du premier coup un moyen sûr et prompt de hâter notre réunion et de terminer l’exil de notre amie. Vous ne m’en parlez pas dans votre dernière bonne mère, il semblait que vous en fissiez peu de cas je croyais que vous en seriez ravie.

Vous avez peine à croire, bonne mère, que pour deux heures de travail, on me donne ma pension et des appointements. Voici, chère maman, l’exacte vérité pour les deux heures de répétition du soir, on me défraie de la pension et de tout le reste, et l’on m’assure, en outre, des répétitions particulières que je donnerai quand je voudrai et dont tout le profit sera pour moi. Vous ne sauriez croire, bonne mère, comme ces répétitions se paient ici énormément cher. Vous saurez qu’une heure par jour (sans compter les jours de congé, etc.), se paie à raison de soixante francs par mois, et que les appointements ordinaires d’un répétiteur licencié et externe qui fait exactement ce qu’on me propose de faire, sont